Olivier Condemine, il y'a près de 5 ans, a initié des recherches sur le patrimoine horloger, puis rapidement sur le patrimoine "horloger et campanaire" en Isère. Ce travail, bien que loin d'être finalisé, commence à montrer des résultats et le Service du Patrimoine Culturel du Département de l'Isère, qui lui a fait confiance et qui le soutient depuis le début, conservera le fruit de ces recherches. Il serait trop long d'énumérer les structures, associations, municipalités, entreprises et personnes à remercier mais ce travail n'aurait pas été aussi complet sans leur aide précieuse.
Si des associations sont prêtes à contribuer à ce relevé, il ne faut pas hésiter à contacter la FAPI qui transmettra (
Article du Service du Patrimoine Culturel du Département de l'Isère
Il arrive qu'après une visite, un projet de restauration/valorisation du patrimoine voit le jour. Le Service du Patrimoine Culturel du Département de l'Isère reste la référence pour ses aides/conseils autour de ce type de projets.
Il est évident qu'il est préférable de restaurer une cloche (lorsque la situation le permet), plutôt que de la détruire (c'est-à-dire de la refondre). En effet, il faut savoir que des solutions et des aides existent (on connait quelques exemples de cloches qui ont été restaurées par soudure dans le département, notamment à Jarrie).
De la même manière, les anciens cadrans d'horloge (notamment en cuivre émaillé) peuvent être restaurés. Un cadran en verre émaillé a déjà été restauré à l'identique à Saint-Siméon-de-Bressieux et un projet "pilote" pour la restauration d'un cadran en cuivre émaillé est en cours de préparation.
Enfin, des mécanismes d'horlogerie et des cadrans solaires ont déjà fait l'objet de restaurations dans le département (horloges de Vizille, Biviers, Saint-Siméon-de-Bressieux, Fort Barraux, Vaulnaveys-le-Haut, Voiron, Le Touvet, Moirans, Villard-de-Lans, ... ; cadrans solaires de Montferrat, Monestier-de-Clermont, Biviers, Le Gua, Saint-Égrève, ...).
Il est préférable de privilégier, lorsque la situation le permet, la repose du matériel dans son environnement d'origine et non la dépose. Chaque situation est particulière et mérite d'être analysée avec attention.
Dans tous les cas, il est souhaitable que les communes conservent leur patrimoine (cloches, cadrans, horloges, accessoires). La commune du Haut-Bréda a par exemple conservé les anciennes aiguilles du grand cadran de l'église, lors de la pose d'une nouvelle paire. La commune de Saint-Georges-d'Espéranche a conservé les anciens cadrans en cuivre émaillé lors de la pose de nouveaux cadrans au clocher.
Concernant plus particulièrement les cloches en Isère, Gustave Vallier sortait en 1886 un ouvrage majeur. Dans son ouvrage, il avait décrit minutieusement 1394 cloches (et non 1398, malgré les apparences). Cet ouvrage est numérisé à la BM de Lyon :
https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO0100137001103531724/IMG00000001
En l'état de son inventaire, sur ces 1394 cloches :
- 185 cloches ont été "détruites" (refondues, ...) ou sont considérées comme "disparues" (car non retrouvées dans leur lieu d'origine) ;
- 350 cloches ont été retrouvées (elles sont toujours "en place" ou ont été "déposées" du beffroi/clocher/campanile) ;
- 859 cloches n'ont pas encore fait l'objet de recherches.
C'est ainsi 38,4% du relevé de G. Vallier qui a été dépouillé. Parmi les très belles découvertes, on peut noter la découverte récente de :
- la cloche des Ursulines de Grenoble, fondue en 1822 (elle provient du monastère de Sainte-Marie-d'en-Haut, cette cloche ayant très probablement été déposée après le départ des Ursulines en 1905),
- l'ensemble complet constitué des 3 cloches (fondues respectivement en 1651, 1719 et 1876) qui servaient de timbre pour l'horloge "à quarts" de l'ancienne Halle aux grains à Grenoble (cette Halle était installée dans l'ancienne chapelle du couvent des Dominicains), la cloche de 1719, non classée MH, étant celle des Carmélites dont le couvent était près de l'église Saint-Louis).
Mais, il faut ajouter 459 "nouvelles" cloches dont la trace a été retrouvée et que G. Vallier n'avait pas décrites (la plupart étant postérieures à la date des préparatifs pour l'édition de 1886). Parmi ces 459 cloches, on trouve notamment :
- 304 cloches ont été retrouvées (elles sont "en place" ou ont été "déposées") ;
- 66 cloches ont été "détruites" (refondues, ...) ou sont considérées comme "disparues".
Ainsi, sur un total de 1853 cloches identifiées en Isère à ce jour, il reste un peu plus de 51% du travail à effectuer.
On peut ajouter que sur ces 1853 cloches, seulement 134 cloches antérieures à 1800 ont été retrouvées, parmi lesquelles :
- 61 sont classées ou inscrites MH ;
- 73 n'ont aucune forme de protection.
Ainsi, en l'état actuel de cet inventaire, seulement 47% des cloches d'avant 1800 qui sont parvenues jusqu'à nous, sont protégées.
Or, une cloche non classée est en péril car au premier problème (fêlure, cloche qui s’abîme faute d'entretien, cloche devenue inutilisable), elle sera détruite (refondue) dans la majorité des cas (les communes n'ayant souvent pas conscience du côté exceptionnel et unique de ce patrimoine dont la Révolution a fait disparaître la grande majorité).